D’après Aldo Naouri, pédiatre auteur d'"Adultères", ce sont les premiers instants dans les bras de notre mère qui nous « conditionnent » à l’adultère :
« Chacun porte en soi la trace ineffaçable d’un plaisir considérable, éprouvé
dans les premiers mois de sa vie, quand, dans les bras maternels, il se sentait
pleinement vivant, au point de se croire immortel. Si l’enfant n’est pas
frustré assez tôt par sa mère, il va nourrir indéfiniment ce sentiment exalté d’immortalité,
n’ayant de cesse que d’en retrouver le plaisir... De fait, il fera que courir d’illusion
en illusion ».
En gros, plus une mère est câline, moins elle laisse la place au père, plus elle nous pousse à devenir adultère. « Nous tombons dans la nécessité du fantasme adultérin chaque fois que l’autre se comporte comme une mère avec nous, et vice versa. Le mieux, pour conserver son partenaire, n’est pas de répondre à tous ses besoins, mais de lui faire ressentir le manque de soi ! ». En ce qui me concerne, je trouve dans cette théorie des explications à certains de mes échecs affectifs... Et une réponse à : "pourquoi, lorsque l'autre est trop gentil, je le jette" ???
J’aime cette notion d’ « Illusion ».
Aldo Naouri dénonce l’adultère
comme une erreur d’analyse de ses propres pulsions. Celles que l’on ressent
pour l’autre, celui qui nous attire en dehors de notre couple.
« ...Le travail de recherche de nous-même que nous effectuons avec notre
partenaire est tellement difficile que nous sommes souvent entraînés par la
pensée à le radicaliser, à le décliner en plusieurs « autres ».
Parce que nous sommes issus d’une génération d’insatisfaits dans une société où la « Liberté » est une conception dénuée de sens réel tant on en use et abuse, ne sachant plus exactement à quel moment il faut prendre l’Autre en considération, nous en oublions certains fondements pour la réalisation de nos fantasmes. Nous tendons de plus en plus vers la facilité sous couvert d'une soit disant lutte contre l'hypocrisie de nos ancêtres.
On pourrait trouver mille et une raisons socio-psycho-anthropomachinchose à ce sujet de discorde. Les hommes ont leur théorie, les femmes la leur, les trompeurs se posent en victimes, les trompés, idem... Qui a raison qui à tort ??? Je n'ai pas la prétention d'avoir la réponse, mais j'ai mon avis sur la question.
Je vous laisse argumenter sur ce point, si vous le souhaitez. Le débat, s'il a débat, aura lieu dans les comments. A vos claviers et n'ayez pas peur des mots...
vraiment intéressant...mais, je connais enfants frustrés très tôt qui courent d'illusions en illusions....c'est compliqué la frustration, un savant dosage... T'embrasse doucement Claire
Rédigé par : vi | 02 octobre 2006 à 17:36
Interessant ...
J'ai un prof de fac qui défendait la théorie selon laquelle, quand on "jette l'autre" pour reprendre tes termes ... c'est qu'on du mal a accepter l'image de nous même qu'il nous renvoie !
Generation d'Insatisfaits ... c'est vrai... mais aussi de Consommateurs impatients ... des sortes de "Geeks" de l'amour ... toujours en attente de la "derniere Version" dispo.
En fait selon moi ... le mieux est de ne pas tromper tout en étant completement libre ... enfin moicequejendis ;)
Rédigé par : phil | 03 octobre 2006 à 00:56
Vi > comme toute notion, la frustration a sa part de subjectivité. Le tout est d'y mettre les formes. Si tu transmets un ressenti négatif au moment où tu poses un "interdit" nécessairement, quand bien même ce serait fait pour le bien de l'autre, son inconscient ne retiendrait que l'affect qui entoure l'acte, et dans ce cas ça ne ferait qu'inverser l'effet désiré. (pas très clair mon histoire)
Phil > C'est justement la part de l'égo à laquelle je fais allusion qui nous pousse à fuire.
Je pense que dans ce débat, les mots et leur significations, ont un poids important.
Tromper, c'est grave.
Adultère, est un mot, selon moi, un peu désuet car directement issus de notre éducation judéo-chrétienne.
A mon avis, ce n'est pas une solution d'avoir une relation suivie en dehors de son couple. Je pense que s'il on en ressent la nécessité, c'est que l'illusion est à la base du couple.
Maintenant, aller trouver des réponses ailleurs que dans le quotidien et qu'il en résulte une aventure sans lendemain, tant que l'autre n'en souffre pas, sans que ça ne devienne une habitude, ce n'est pas si grave...
Rédigé par : claiRe | 03 octobre 2006 à 08:11
ah ben oui, faire ressentir à mon homme le "manque de moi", ça je fais très bien, étant assez peu câline (et ça depuis tj aux dires de môman) donc, ouf !! l'adultère ne passera pas par nous !!
Je ne sais pas si je pourrai garder une aventure d'un soir pour moi, même si c'était, comme tu dis "pour trouver des réponses ailleurs que dans le quotidien". Je crois que j'y penserais sans arrêt, jusqu'au dégoût total et irréversible de moi-même. Maintenant, je n'ai jamais eu envie d'aller voir ailleurs, je crois sincèrement à la fidélité, même si je suis vieux jeu, mon chéri, je ne le partage pas et je lui suis fidèle à 100%. Garder intacte une relation, à mes yeux c'est ça le plus difficile, tous les jours continuer à construire, ne pas laisser les habitudes nous submerger, nous engloutir, jusqu'à ne plus se voir, garder une part de mystère et de frustration, vitales...
Rédigé par : Sèv | 03 octobre 2006 à 09:30
Sev >C'est vraiment une histoire de nature personnelle et d'expériences (je ne parle pas d'age mais de choses vécues). Je me suis retrouvée une fois dans la position de l'infidèle. Auparavant je pensais que jamais je n'aurai réussi à le cacher et à me supporter. Finalement, mon amour grandissant pour mon amoureux de l'époque, m'a sacrément facilité la tache. Sauf que, et ça je ne le savais pas, cet amour s'est construit sur une illusion... D'où, probablement, le dérapage du départ.
En ce qui concerne la fidélité à 100%, je n'y crois pas. Pas besoin de toucher pour être infidèle...
Rédigé par : claiRe | 03 octobre 2006 à 09:46
> tromper
(Verbe transitif et pronominal)
-Induire en erreur.
-Manquer à la fidélité conjugale.
-Echapper à: tromper la surveillance de ses gardiens.
-Décevoir: tromper les espérances de quelqu'un.
-Se tromper: s'abuser, être dans l'erreur.
Pour moi, quand on me trompe ça m'évoque tout ça, et je me le prends de plein fouet. L'acte en lui même ne serait pas si "grave" si derrière ça il n'y avait pas cette sensation de trahison.
Quant à ramener ça à une histoire d'amour maternel...je trouve que c'est une excuse de plus pour se "déresponsabilisé", a notre époque, on fout du Freud partout.
Moi presque tout mes mecs m'ont trompé, et tous avaient des rapports très différents avec leur mère.
Moi perso, je suis de nature fidèle et je ne le ressens pas comme un contrainte bien au contraire et ma mère n'y est pour rien ;o)
Rédigé par : Baboo | 03 octobre 2006 à 12:50
claiRe~alors pour toi, désirer c'est déjà tromper, même si tu t'en empêches de toutes tes forces et que tu réussis à te contenir ?
Ouais, je suis un peu de celles-là moi aussi, embrasser, toucher l'autre, là c'est encore pire...moi aussi, comme Baboo, c'est la trahison qui me blesserait le plus, je pense. Je touche du bois, je n'ai pas été confrontée au problème, enfin, je voudrais en être sûre, mais là aussi "dire ou ne pas dire ?" Dire et tout casser, ne pas dire et se bouffer ? Se taire et continuer ainsi à trahir l'autre...
Rédigé par : Sèv | 03 octobre 2006 à 14:19
Sev,Baboo > La trahison... C'est bien ça le problème, à quel moment sommes nous trahi ??? En en regardant un(e) autre, dans les moments intimes, en pensant à un(e) autre, en ayant envie d'un(e) autre...
A qui celà n'est-il jamais arrivé ? Et si finallement c'était naturel. Notre problème, c'est notre éducation et les contes de fées.
Sev > comme je le disais précedemment, je fais attention aux mots que j'utilise...
Infidèlité et tromper pour moi ce n'est pas la même chose. Je ne pense pas que regarder ailleurs, soit tromper, mais une forme d'infidélité c'est sûr. Mais pour moi, l'infidélité n'est pas forcemment blamable. Tromper OUI. Mais le simple mensonge est une tromperie. Pas besoin de coucher ailleurs pour tromper.
Rédigé par : claiRe | 03 octobre 2006 à 19:56
il y a aussi ces fameuses questions de sentiments de possession de l'autre qui jouent dans ces notions !
Le corps de l'autre "n'appartient" qu'a moi bla bla bla
ou encore ... si il m'aime il a pas besoin d'aller ailleurs ... il ne voit que moi ...
Foutaises de personne a l'ego bien trop developpé pour aimer qui que ce soit, tout au plus ils enferment l'autre et tente de le fideliser comme on le fait avec un animal de compagnie ... hein tu m'aimes hein hein ? si si tu m'aimes ... pour se rassurer uniquement !
il est plus facile de contraindre l'autre a une certaine exclusivité de corps et de sentiments que de faire en sorte qu'il le fasse naturellement ... je sais de quoi je parle ! ;o)
enfin moi ce que j'en dis ...
Rédigé par : Phil | 04 octobre 2006 à 01:07
Phil > Il est vrai que très souvent il y a une méprise quant à ce que représente l'Autre. Nous n'appartenons qu'à nous même.
Mais on ne peut oublier que dans la représentation que l'on se fait de l'amour il y a une forte part de romantisme. Certes elle ne rend pas particulièrement clairvoyant mais elle fait aussi partie de ces moments que l'on aime par dessus tout dans une relation amoureuse.
Alors tout ça est une question de dosage, de respect, de sincérité.
Rédigé par : claiRe | 04 octobre 2006 à 08:09
sans compter que les filles etles mecs n'ont pas la même approche de l'infidélité, avec sa multitude de gestes, du plus banal pour les uns au plus grave pour les autres. Et puis aussi, je pense que tous ces gestes prennent plus ou moins d'importance selon que l'on soit le trompeur (euse) ou le (la ) trompé(e) , non ?
Rédigé par : Sèv | 04 octobre 2006 à 16:32
Sev > c'est vrai. Mais nous n'avons pas la même approche de la vie, dans toute sa globalité, pour la simple et bonne raison que nous sommes extrêmement différents.
Rédigé par : claiRe | 04 octobre 2006 à 20:54
oui et c'est tant mieux, nan ?ça me rappelle "les hommes viennent de mars, les femmes de vénus" tu l'as lu?
Rédigé par : Sèv | 05 octobre 2006 à 12:58
C'est cool ici...
Je n’ai pas bien compris... le texte de la dame... ou je me refuse d'être victime de l'analyse d'un pédiatre...
Rien de tel que l'envie...au delà n'est que faiblesse.
Passe ton chemin Belzébuth...
...
Ok je sors.
Sinon ça va?
Rédigé par : Stabilo "Un passant sachant passer doit savoir passer sans s'arreter" | 06 octobre 2006 à 15:21
-->phil: PTDR.
Je suis en 1.01.1... arf
La derniere mise a jour concernait un bug dans le module aspirateur...
Rédigé par : Stabilo 2.0 | 06 octobre 2006 à 15:26